Notre-Dame de l’Osier

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Au dessus de Vinay, le plateau de Chambaran est un haut-lieu de la spiritualité : abbayes, monastères, édifices religieux attestent cette richesse.

Notre-Dame de l'osier

Le village de Notre-Dame de l’Osier, anciennement le hameau « Les Plantés », doit son nom à un événement extraordinaire qui se produisit le 25 mars 1649, jour de l’Annonciation de la Vierge.

À cette époque le hameau « Les Plantés », à 4 km de Vinay,  compte une vingtaine d’habitants dont le huguenot Pierre Port-Combet et sa femme, catholique, Jeanne Pélion.

Il prend une échelle et sa serpe et décide de tailler l’amarinier (l’osier) qui se trouve sur le devant de sa maison.
Sa femme lui réplique c’est « un bon jour » (un jour saint) et sous-entend qu’il ne faut point travailler.
Mais Pierre passant outre, décide de tailler. Après quelques instants de labeur, il constate que sa serpette et ses vêtements sont couverts de sang.

Au début, Pierre pensait qu’il était blessé, mais il ne voit aucune blessure apparente, il a taillé le saule une autre fois, et de nouveau l’arbre a saigné. Pendant ce temps, la femme de Pierre est revenu de l’église. Voyant que les bras de son mari étaient couverts de sang, elle se précipita pour l’aider.

Pierre a essayé d’expliquer à sa femme ce qu’il venait d’avoir lieu. Jeanne a tenté de calmer son mari et coupe l’arbre avec son couteau, mais rien ne se passe. Quand Pierre a remarqué que le sang provenait de l’arbre, il saisit le couteau de sa femme et coupe une branche de saule. Le sang a giclé de l’arbre de façon très abondante.

Pierre a maintenant très peur ! Il a appelé  Louis Caillat-Miquelle, le voisin qui devait aller avec lui à la foire de Vinay, et le pria de venir voir ce qui s’était passé. Mais quand Louis prit le couteau et a tenté de couper l’arbre, aucun sang n’est sorti.

Louis Caillat-Miquelle a vu du sang sortir de l’arbre quand Pierre Port-Combet a retenté de tailler l’arbre devant lui.
« ... en dix ou douze endroits, du sang en sort de chaque coupure » déclarera t’il plus tard aux enquêteurs.

Ébranlés, les 2 hommes vont quand même à la foire de Vinay.
Pendant ce temps sa femme tente une expérience.
Elle taille de plus près les branches déjà élaguées par son mari.
Cette fois-ci, il sortira du sang à grosses gouttes, dira-t’elle.
Mais des branches non touchées par son mari, rien ne coule.

Dans les jours suivants, les curieux se pressent autour de l’osier.
Ils ont commencé à se rendre compte que le sang de l’arbre était un avertissement de Dieu pour Pierre, afin qu’il revienne à la foi catholique et de ne plus travailler les Dimanche.

Pierre veut en avoir le cœur net et le dimanche suivant, le 28 mars 1649, il retaille son osier et les branches saignent de nouveau.

Effrayé, Pierre se rend au temple protestant de l’Albe, un village voisin. Ses amis le calmèrent et lui conseillèrent de rester huguenot.

La nouvelle se répand dans la région ; ce mystère attire de nombreuses personnes qui viennent voir l’osier miraculeux, devenu source de dévotion.

Le 25 mars 1657, Pierre Port-Combet laboure son champ quand apparaît une belle dame. Celle-ci lui demande de changer de vie et de quitter son état de protestant pour celui de catholique. Cette rencontre aboutit à la conversion du paysan au terme de sa vie, convaincu qu’il a aperçu la Vierge qui lui a donné la grâce.

Une croix et une chapelle sont érigées à l’emplacement de la rencontre. Notre-Dame de l’Osier est reconnue comme le lieu de la conversion des cœurs par la présence bienfaitrice de la Vierge.

 Notre-Dame de l'osier

L’apparition de la vierge en 1657 est colportée bien au-delà des frontières du Dauphiné et fit de l’Osier une terre de prédilection. Les miracles se succèdent au rythme des pèlerinages.

Le village aura été dans un premier temps occupé par des prêtres au comportement peu digne de l’église. Ils resteront pour l’histoire les « malandrins de l’Ozier » (avec un z à l’époque). Ils furent heureusement remplacés par les Augustins venus de Vinay puis par les Oblats de Marie Immaculée jusqu‘en 1997 date de leur départ de la Les prêtres auront tout de même régné 350 ans au service du « sanctuaire ». Ces trois siècles et demi de cohabitation ont laissé des traces parmi elles, le changement de nom qui passe de « Plantés » à Notre Dame de l’Osier faisant référence à la fois à la vierge et à l’osier ensanglanté.

Notre-Dame de l'osier

Le 4 septembre 1869 le village devient une commune indépendante de Vinay et ne cesse de se développer.

La première pierre de l’église de Notre-Dame de l’Osier est posée le 17 mai 1858 et sa construction durera 10 ans, selon les plans d’Alfred Berruyer. Elle ne sera jamais complètement terminée et restera sans les flèches de ses clochetons et sans le campanile qui, sur sa droite, devait supporter les cloches. Gravures et vitrail central du chœur témoignent de ce qu’elle aurait dû être. Inaugurée en 1868, elle est consacrée le 8 septembre 1873 en présence de l’évêque de Grenoble. En 1924, l’église de Notre-Dame de l’Osier devient basilique par décret du pape Pie XI. A l’intérieur, se trouvent une relique de l’osier sanglant et des morceaux de la charrue de Pierre.

N-D de l'osier au XIXème

Plus proche de nous, ce village a su en dehors de toute xénophobie s’ouvrir aux plus faibles, aux persécutés. Plusieurs fois sollicité, il sut accueillir, protéger et aider quelques victimes de sombres périodes de l’histoire contemporaine.

Un projet est en cours pour l’avenir du monument religieux. Une association a été créée en juillet 2010 pour restaurer et mettre en sécurité la Basilique, en partenariat avec la municipalité, propriétaire, la paroisse et le diocèse de Grenoble-Vienne, affectataires. Les premiers travaux concerneront la restauration des vitraux, notamment ceux du transept nord (côté place) et la rosace au-dessus de la porte d’entrée.

Si dans la période où l’activité religieuse était faste on ne comptait pas moins de onze pensions, il ne reste aujourd’hui même plus le seul restaurant l’Oseraie qui méritait le détour avec ses traditionnelles cuisses de grenouilles. Il a malheureusement fermé en 2011 pour cause de changement de propriétaire.

 Notre-Dame de l'osier

Pèlerinages : le 15 août, le dimanche autour du 8 septembre, le 8 décembre
Sanctuaire Notre Dame de l’Osier
38470 Vinay
Téléphone : 04 76 36 70 44

A voir aux alentours :

La chapelle de Bon Encontre

Fait face à l’église Notre-Dame de l’Osier, au bout de la rue qui lui fait face. Parée de nombreux ex-voto témoins de la ferveur qui l’entoure, cette chapelle célèbre l’apparition de la Vierge à Pierre Port-Combet en 1657.

Voûté d’un berceau en plein cintre, le petit sanctuaire a fait l’objet d’un agrandissement en 1836. Une tour accolée est érigée en 1856 à l’occasion du deuxième centenaire de l’apparition de l’Osier. Restaurée en 1941, elle accueille en son sommet une statue de l’Immaculée Conception.

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Notre-Dame de l'osier

Notre-Dame de l'osier

Notre-Dame de l'osier

Le Jardin Pédagogique de Bon Encontre.

Web : http://enisere.asso.fr

Chapelle de l’Espinouse

Construite à l’endroit où la Vierge apparut à Pierre Port-Combet, la chapelle de L’Epinouze est un modeste sanctuaire de plan rectangulaire, coiffé d’une toiture à deux pans. Elle abrite une petite Vierge de l’Immaculée Conception en plâtre polychrome.

A proximité, il est possible de faire une balade pédestre en sous bois de 4 km assez facile : à partir du parking situé à l’orée du bois, prendre la direction Les Ayes, puis Bergerandière et enfin l’Epinouse  pour le retour au parking.

La Vierge du Belvédère – La Madone

Statue en bronze de cinq mètres de haut, la Vierge du Belvédère domine la vallée de l’Isère. Elle fut offerte en 1946 par la commune de Vinay en échange de six candélabres provenant de la chapelle du Couvent des Sœurs de Notre-Dame-de-L’Osier. Cette statue fait face, à celle qui est placée dans la montée vers la route des gorges du Nan, de l’autre côté de la vallée de l’Isère.

Un parking permet de stationner à proximité, il suffit ensuite de suivre le chemin en bordure du champ de noyers pour arriver à la statue, la table d’orientation, et profiter de la vue exceptionnelle sur la vallée de l’Isère et ses vergers de noyers. Il y a également une table de pique-nique face au panorama.

 Notre-Dame de l'osier

Notre-Dame de l'osier

Notre-Dame de l'osier

Notre-Dame de l'osier

Une réflexion au sujet de « Notre-Dame de l’Osier »

    Béatrice Dupuich a dit:
    9 février 2018 à 21 h 08 min

    Pour les amoureux de la commune et les pélerains, le restaurant a ré-ouvert mais je ne peux pas vous renseigner sur ces célèbres cuisses de grenouille!!

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