Désert de J-J. Rousseau
« Le plaisir d’aller dans un désert chercher de nouvelles plantes couvre celui d’échapper à mes persécuteurs et, parvenu dans des lieux où je ne vois nulles traces d’hommes, je respire plus à mon aise comme dans un asile où leur haine ne me poursuit plus.«
Les Rêveries du promeneur solitaire, Jean-Jacques Rousseau.
Deux lourdes portes en bois qui s’ouvrent sur une gorge étroite entre deux hautes falaises de calcaire. Le promeneur qui les franchit fait alors ses premiers pas dans le désert Jean-Jacques Rousseau.
Un lieu fréquenté par Jean-Jacques Rousseau en 1768.
Le livre L’ancien mandement de Pariset de Jean-Joseph-Antoine Pilot de Thorey (1805 – 1883) nous fournit l’explication : « En 1768, Jean-Jacques Rousseau, décrié par les uns, peu ou mal compris des autres, dégoûté au surplus, lui-même, d’une célébrité qui lui devenait fastidieuse, avait conçu le projet de quitter Genève, pour vivre plus calme et tranquille, sous le pseudonyme de Rénou. Il arriva, le dimanche 10 juillet à Grenoble, où il logea d’abord chez Antoine Vachat, fondeur, en une maison de la rue Vieux-Jésuites, et bientôt après, chez son ami Gaspart Bovier, jeune avocat, avec qui il était en rapport de sympathie, et qui, même, avait le plus contribué à le déterminer dans le choix de notre cité ; mais son caractère inquiet et sa manière de vivre devaient bientôt le dégoûter de sa nouvelle résidence. En effet, son séjour ne dura qu’un mois à Grenoble ; il en partit précipitamment, et sans en faire part à personne dès le 13 août, pour se rendre à Bourgoin. Durant ce mois, ROUSSEAU fit des excursions de montagnes et des courses de botanique ; il fut reçu chez des amis de son hôte et partout avec le plus de cordialité possible : il visita Beauregard, il y séjourna. Il se plaisait surtout à herboriser dans son voisinage. De là vient qu’on a donné le nom de désert de Jean-Jacques à l’un de ces points d’excursions que préférait le plus notre philosophe.«
Cette année là donc, le philosophe, pour vivre plus au calme et plus tranquille et quitter sa vie de « people » de l’époque s’est éloigné de Genève. Durant un mois, à Grenoble sous un pseudonyme, puis au château de Beauregard (situé en contrebas du désert), d’où fit de nombreuses courses en montagne et des excursions botaniques. Jean-Jacques Rousseau appréciait particulièrement les promenades au pied des falaises calcaires des Vouillants. D’où le nom que ce site porte aujourd’hui.
La terminologie « désert » désigne ici une gorge plus ou moins étroite entre deux falaises.
Quitter Grenoble par Seyssinet et monter en direction du Vercors jusqu’au parking de la zone aménagée du site des Vouillants où vous découvrirez cette carte des balades qui vous sont proposées depuis cet endroit.
La balade qui permet de découvrir le désert de J-J Rousseau est facile, accessible en famille, même avec de jeunes enfants.
Tout le long du parcours des panneaux didactiques vous informent sur la nature du lieu.
Suivre donc le large chemin qui conduit à la porte enchâssée dans un mur qui coupe la gorge. De suite après la porte, le chemin se divise en deux parties. Peu importe, chaque chemin emprunte un côté de la gorge et ils se rejoignent plus loin. Parfois, des sentiers semblent s’éloigner du chemin principal : évitez de vous y aventurer en raison du danger que représentent les chûtes de pierres fréquentes.
Proche de l’agglomération grenobloise, cet espace est très fréquenté, autant par des personnes qui viennent courir, que par des VTT. Partagez-le donc en bonne intelligence et avec courtoisie.
La première partie va du désert J-J Rousseau au Pré Faure, soit 2,2 kilomètres sous les arbres, en grande partie dans la gorge entre les falaises.
Comme vous pouvez le voir, dans le désert de J-J. Rousseau, le chemin est très bien aménagé, ce n’est pas un sentier de montagne comme nous vous en indiquons dans certaines de nos balades. De petits escaliers rendront toutefois délicat le passage des poussettes (nous en avons croisé) et des VTT…
Si vous savez rester discrets, vous apercevrez peut-être quelques rapaces qui ont choisi ces falaises pour leur habitat où comme terrain de chasse. Du haut de ces véritables tours de guet, ils s’élancent en quêtes de proies qui assureront leur repas et celui de leur progéniture restée au nid perché dans la falaise. Aussi, pour mieux préserver cette faune, l’escalade est interdite dans le désert J-J Rousseau.
Le Faucon Pèlerin, au plumage contrasté, ventre clair moucheté et dos sombre, saisit toujours sa proie en plein ciel. L’oiseau est capturé en vol à l’issue d’un spectaculaire piqué (la vitesse du faucon dépasse alors 300 km/h ce qui en fait l’oiseau le plus rapide du monde). La femelle dépose en mars ses œufs directement sur la roche, sur une corniche.
Le Grand Duc est, de loin, le grand et le plus puissant des rapaces nocturnes. Actif dès le crépuscule, on entends son hululement grave et sonore, essentiellement en automne et en hiver. C’est un redoutable prédateur capable de saisir des mammifères de la taille du renard. Il dépose ses œufs dès le mois de février, dans un environnement rocheux.
Un autre oiseau emblématique de ce lieux est le Tichodrome Échelette qui ne s’éloigne jamais des falaises. Cet oiseau-papillon reste invisible au regard quand il est accroché au rocher, les ailes repliées. En vol, vous remarquerez ses ailes tachées de rouge, de noir et de blanc. Il se nourrit d’insectes, surtout des araignées qu’il déloges dans les anfractuosités de la falaise grâce à son bec courbé. Il niche en mars.
Sous les chênes, frênes, conifères et châtaigniers, la flore est variée, tant au sol que sur les falaises souvent recouvertes de lierres aux branches impressionnantes. De nombreuses fougères, et, en été, la rare sauge jaune (Salvia lutea) pour qui saura être attentif à ce qui pousse à côté de ses pieds…
Au sortir de la gorge, on découvre sur la gauche une prairie, avant de passer la seconde porte de bois qui ferme le désert.
Comme à l’autre extrémité de la gorge entre les deux falaises calcaires, l’entrée du désert est clôturée par mur dans lequel s’ouvre une double porte de bois.
Continuez toujours tout droit pour parvenir au Pré Fauré, bien connu des étudiants grenoblois qui viennent y faire des grillades et des choses dont on ne peut parler ici…
Le retour peut se faire par le même chemin, ou l’on peut revenir par le Désert de l’Écureuil, sentier qui offre un point de vue remarquable sur l’agglomération grenobloise. Il est également possible de continuer vers la Ferme Froussard, balade un peu plus sportive, qui peut, ensuite remonter vers la Tour San Venin.
(à suivre donc)
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dommage que la seconde photo du plan soit partielle