Monastère de la Grande Chartreuse

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En 1080 Bruno et six compagnons demandent à l’évêque de Grenoble un désert dans les montagnes de son diocèse. Il érige à St Pierre de Chartreuse un petit ermitage qui deviendra le berceau d’un grand ordre contemplatif, maison mère de l’ordre des Chartreux, est situé en plein cœur du massif de la Chartreuse, dans un environnement magnifique, à la fois calme, paisible et préservé. 

Le premier monastère fut érigé à Notre Dame de Casalibus, en 1084 et sera emporté par une avalanche en 1132. L’église et le monastère actuel furent consacrés en 1133.

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Ce havre de paix et de quiétude n’est accessible qu’après une paisible marche depuis le parking de la Correrie, un court trajet à pied sous les frondaisons des arbres multicentenaires, qui conduit à un point de vue surplombant l’ensemble des bâtiments. Notez cependant que seuls les paysages alentours et les façades extérieures des bâtiments peuvent être admirés, le monastère, entièrement voué au silence et à la prière, n’étant pas ouvert à la visite.

Vous pourrez toutefois découvrir le très intéressant musée de la Grande Chartreuse, situé deux kilomètres plus bas, dans les bâtiments de la Correrie, une annexe du monastère. Ce lieu évoque, au travers de ses expositions et de sa galerie des cartes, l’histoire et la vie des Chartreux, ainsi que l’architecture cartusienne.

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En s’aidant d’une vue générale et d’un plan, on peut identifier les divers bâtiments rassemblés dans la cité monastique.

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Tout à gauche, face au nord, se dresse la chapelle extérieure dédiée à Notre-Dame-de-la-Salette ; solidement assise sur de gros contreforts, elle domine l’entrée du monastère. Au-delà vers l’est, on aperçoit un vaste corps de bâtiment datant également du XIXème siècle : c’est l’ancienne buanderie abritant maintenant les cellules des frères. Une vingtaine de mètres à droite de la porte d’entrée, une autre chapelle, dite de la Résurrection, est ouverte au public.

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Au premier plan et à gauche, s’ouvrant sur la cour d’honneur, une très importante construction attire l’attention. Ces quatre ailes massives, bâties en pierre de taille au XVIème siècle, sont l’hôtellerie destinée à la réception des prieurs chartreux à l’époque du Chapitre général.

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Les sept pavillons à deux étages qui s’alignent à la suite sont occupés par les cellules de ceux qui sont chargés de l’administration de l’Ordre et de la Maison : procureur, scribe (secrétaire du Père général avec des fonctions analogues à celles d’un chancelier), sous-procureur, etc. Le dernier pavillon, un peu plus large que les autres, est habité par le R.P. Général. Pour faire communiquer l’ensemble, il y a trois galeries superposées : un couloir à demi souterrain ; au-dessus le « cloître des Officiers » ; puis, à l’étage supérieur la « galerie des Cartes ». L’hôtellerie des Prieurs et tout ce quartier ont été ainsi disposés et aménagés par Dom Le Masson.

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À l’arrière-plan, on voit un grand rectangle très allongé ; il est flanqué sur son pourtour de petites maisons réparties à intervalles réguliers, et dont le plus souvent on n’aperçoit que le toit. C’est le grand cloître avec les 35 cellules des moines-ermites, partie essentielle et caractéristique de la Chartreuse.
Les galeries du grand cloître mesurent 216 mètres du Nord au Sud et 23 mètres de l’Est à l’Ouest, soit un quadrilatère de 478 mètres. La partie nord, à gauche, est la plus ancienne : vieux cloître gothique du XIVème siècle, dont les fondations remontent au XIIème siècle. La partie sud date, dans son état actuel, du XVIème siècle. Les branches les plus longues du cloître sont réunies par deux galeries transversales qui limitent un préau où se trouve le cimetière. La galerie de gauche longe la chapelle des Morts, celle de droite passe sous la bibliothèque. D’ordinaire, on ne circule dans le cloître que pour aller à l’église ou en revenir ; il y règne toujours un profond silence.

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Plusieurs constructions, toutes disposées parallèlement à l’hôtellerie, se trouvent entre le grand cloître et le cloître des officiers. Ce sont, de gauche à droite :
L’église avec ses deux clochers: restaurée en 1878, elle n’a aucun cachet particulier hormis celui de l’austérité et un beau parquet en losanges, comme il en existait dans plusieurs maisons de l’ordre jusqu’aux aménagements post-conciliaires. À la suite du concile Vatican II, le sanctuaire (équivalent du chœur des églises séculières) a subi plusieurs ré-aménagements, certains demandés par la réforme liturgique (autel détaché du mur), d’autres caractéristiques des modes esthétiques et dévotionnelles de l’époque (ajout d’icônes, décoration du tabernacle, suppression des quatre flambeaux allumés aux offices des solennités, suppression de tableaux), mais le chœur des moines et des frères, séparé par son jubé, n’a pas pu être modifié. Le chœur des Pères contient 52 stalles de noyer qui ont remplacé les anciennes stalles, dispersées à la Révolution française entre diverses églises de Grenoble.

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Le petit cloître (à droite de l’église), flanqué sur un côté de la pittoresque tour de l’horloge, construite au XVème siècle.

Le réfectoire longe le côté sud du cloître; il date du XIVe siècle et fut restauré au XVème siècle. Au-dessus du réfectoire se trouve la grande salle du Chapitre Général, ornée d’une statue de saint Bruno et des portraits des Prieurs de la Grande Chartreuse, de saint Bruno à Dom Le Masson.

La cuisine, à droite du réfectoire, disposée entre deux préaux qui lui servent de dépendances ; une partie de cette construction remonte au XIVème siècle.

À l’extrémité du cloître des Officiers, la cellule du Prieur général est reliée au grand cloître par un couloir qui débouche auprès de la chapelle Saint-Louis, dont on distingue facilement le clocheton.

En bas et à droite du plan se trouve un vaste ensemble de constructions, groupées autour d’une grande cour. Ce sont les « obédiences » : moulin, garage, étables, menuiserie, forge, salle des plantes, etc. On a eu soin de les éloigner du cloître afin de ne pas troubler le silence et de mieux préserver ainsi le recueillement des solitaires dans leurs cellules. Il s’agit des bâtiments que les visiteurs longent, le longe de la route, lorsqu’ils montent au dessus du monastère.

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Pour avoir une vue générale du monastère, il est possible de monter jusqu’à la croix qui le surplombe, tout en prenant soin de respecter les clôtures et les animaux qui paturent :

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2 réflexions au sujet de « Monastère de la Grande Chartreuse »

    Histoire de la Grande Chartreuse « Balades en Isère a dit:
    11 septembre 2014 à 21 h 19 min

    […] Le monastère de la Grande Chartreuse est le premier monastère et la maison-mère de l’ordre des Chartreux. Il est situé sur la commune de Saint-Pierre-de-Chartreuse dans l’Isère au pied du Grand Som, quatrième plus haut sommet du massif de la Chartreuse. […]

    moinillon a dit:
    12 novembre 2015 à 19 h 42 min

    Grand merci de cette balade si bien étoffée (on se demande si un moine n’en serait pas la source autorisée …?). De toute façon, j’ai rarement rencontré un article si réjouissant pour tous les amis de la Grande Chartreuse.

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